PRESENTATION, PRINCIPES ET METHODOLOGIE
Le registre social est une base de données fiable et sécurisée, recueille et sauvegarde les profils des ménages les plus pauvres du pays et sert d’outil de ciblage aux programmes sociaux pour identifier leurs bénéficiaires. A cet effet, il s’adapte aux nouvelles exigences, pour accompagner l’accroissement et l’efficience du système national des filets de sécurité sociale adaptatif.
Les transferts sociaux ciblés au profit des ménages pauvres et vulnérables, y compris dans les communautés des réfugiés et d’accueil, le Registre Social est chargé de la mise à jour continue et l’extension à des ménages sélectionnés sur l’ensemble du territoire national, selon les étapes suivantes :
Le Programme du Registre Social, de la Conception et du Suivi (PRSCS) est responsable de l’exécution des recommandations du Comité d’Orientation et de Suivi relatives au Registre Social. Il est responsable de la mise en œuvre de ses orientations et de la coordination des activités et des acteurs au service de la SNPS.
Un système national se doit de suivre une définition nationale, afin de permettre une comparaison objective entre les ménages sur tout le territoire national. Seuls des critères nationaux permettent de rester objectif et d’éviter les risques de subjectivité. Les défis et les enjeux d’un registre social sont donc de fournir un standard national qui servira de référence aux programmes sociaux nationaux. Le Profil de Pauvreté définit la pauvreté comme étant « un phénomène multidimensionnel, qui concerne à la fois le revenu (pauvreté monétaire) et l’accès aux services de base tels que l’éducation et la santé (pauvreté des conditions de vie)[1] ». Le seuil de pauvreté utilisé pour définir la pauvreté monétaire pour l’enquête EPCV de 2019 est de 19 100 MRU par an. Le seuil de l’extrême pauvreté, quant à lui, est de 14 200 MRU.
Le système de ciblage national suit une méthodologie mixte combinant les expériences et les spécificités de la Mauritanie et les bonnes pratiques internationales en matière de ciblage des ménages pauvres et permet de répondre aux besoins d’une large palette d’interventions différentes. Sur simple demande, les utilisateurs du Registre sont invités à assister à la mise en œuvre du Registre Social. Toute proposition d’amélioration de mise en œuvre est étudiée par la Direction du registre Social.
Le même système de ciblage peut servir à identifier les ménages très pauvres (pour une intervention ciblant la pauvreté extrême, par exemple par un transfert monétaire), identifier les individus pauvres en situation d’handicap ou encore identifier les personnes âgées qui vivent dans des ménages pauvres.
Le Registre Social est un instrument transversal pouvant servir à toutes les interventions sociales ciblées en Mauritanie. Ainsi le registre social permet à chaque programme d’identifier sa population cible et lui permet de contribuer aux objectifs globaux de la SNPS, guidés par son Comité de Pilotage. Enfin, le Registre Social permet de constituer une base de données nationale sur les populations pauvres, qui sont les plus vulnérables aux chocs, ce qui permettrait aux programmes de leur porter des secours rapidement en cas de crises.
Chaque programme reste sous la tutelle de l’institution qui en est responsable (cantines scolaires par le ministère de l’éducation, soins aux mères et jeunes enfants par le ministère de la santé, etc.), mais bénéficie ainsi d’un instrument efficace de ciblage au niveau central. Chaque programme est libre d’appliquer les filtres pertinents pour ses objectifs afin de sélectionner les ménages bénéficiaires de ses interventions.
La possession d’un numéro national d’identité (NNI) n’est pas une condition pour être inscrit dans le Registre Social. Le système d’information et de gestion (SIG) du Registre Social attribue un numéro d’identification aux ménages. Ce numéro n’aura de valeur que pour le Registre et ne remplace d’aucune manière un NNI. Il convient de souligner que l’obtention d’un NNI ne peut être qu’une démarche individuelle et non le fait du Registre Sociale ou d’autres acteurs.
Le Registre Social repose sur un Système d’Information et de Gestion (SIG) assurant la gestion de la base de données des ménages pauvres et permettant le stockage, l’utilisation, l’analyse et l’extraction des données selon les besoins des programmes. Il permet, entre autres, de :
La première génération du Registre social a atteint plus de 200 000 ménages les plus pauvres au niveau national. Dans le cadre de la mise à jour du RS ce nombre de ménages va être actualisé à environ 300 000 ménages, correspondant aux deux premiers quintiles de la population.
L’estimation du nombre de ménages pauvres à inscrire dans le Registre social dans chaque commune doit refléter l’incidence de pauvreté dans cette commune. Cette estimation peut se réaliser à un niveau très précis en utilisant l’outil dit « Estimation de la pauvreté à petite échelle »2.
Cette méthodologie se base sur le croisement des données de l’enquête nationale sur les conditions de vie (EPCV 2019) et les données du recensement national (RGPH 2013) pour estimer les niveaux de pauvreté au niveau de chaque commune. Les résultats de cette méthodologie ont été partagés et diffusés sous forme de carte de pauvreté.